Un tribunal indien a suspendu les restrictions qui menaçaient d’interdire à WhatsApp de partager les données des utilisateurs avec sa maison mère, Meta. Cette décision marque une avancée majeure pour le groupe dirigé par Mark Zuckerberg sur son principal marché en nombre d’utilisateurs.
Le Tribunal national d’appel du droit des sociétés (NCLAT) a suspendu une interdiction imposée par le régulateur antitrust indien à WhatsApp. Cette interdiction, qui devait durer cinq ans, visait à restreindre le partage de données entre WhatsApp et sa société mère Meta. Cette décision représente une victoire stratégique pour Meta, dont l’Inde constitue le plus grand marché avec plus de 700 millions d’utilisateurs mensuels, selon Sensor Tower.
Les origines du conflit sur la politique de confidentialité
Le différend a débuté en 2021 lorsque WhatsApp a introduit une mise à jour controversée de sa politique de confidentialité. Celle-ci exigeait des utilisateurs qu’ils acceptent un partage élargi de leurs données avec les plateformes de Meta. Contrairement aux utilisateurs européens qui disposent d’une option pour refuser ce partage, les utilisateurs indiens ne bénéficient pas de cette alternative, un point que les autorités indiennes ont jugé problématique.
En novembre, la Commission indienne de la concurrence (CCI) avait conclu que cette mise à jour constituait un abus de position dominante. L’organisme avait critiqué WhatsApp pour avoir imposé une politique « à prendre ou à laisser », forçant les utilisateurs à se conformer à des conditions étendues sans possibilité de retrait.
Une décision conditionnée à des garanties financières
Bien que le tribunal ait temporairement levé l’interdiction, il a imposé à Meta une condition financière : le versement d’environ 12,35 millions de dollars, représentant la moitié de l’amende initiale fixée par la CCI. Cette somme doit être réglée dans un délai de deux semaines. Une nouvelle audience est prévue pour le 17 mars afin d’examiner plus en profondeur la situation.
L’impact sur le modèle économique de WhatsApp
Le juge Ashok Bhushan, qui préside le tribunal, a exprimé des inquiétudes quant à l’impact qu’une interdiction prolongée pourrait avoir sur le modèle économique de WhatsApp. L’application, qui propose ses services gratuitement, joue un rôle clé dans l’écosystème numérique indien, tant pour les individus que pour les entreprises locales.
Une loi sur la confidentialité numérique en préparation
Meta a argumenté que la question du partage de données devrait être régie par la future loi indienne sur la confidentialité numérique, prévue pour entrer en vigueur cette année. Cette législation pourrait potentiellement redéfinir les normes en matière de gestion des données personnelles et offrir un cadre plus approprié pour traiter ces enjeux complexes.
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Dans une déclaration, un porte-parole de Meta a salué la décision du tribunal et affirmé l’engagement de l’entreprise à collaborer avec les régulateurs tout en continuant à offrir des expériences de qualité aux utilisateurs et aux entreprises en Inde.
Source : TechCrunch