Après son utilisation lors des Jeux Olympiques, la vidéosurveillance algorithmique pourrait être déployée de façon permanente en France. Le préfet de police de Paris soutient cette extension, bien que des préoccupations sur les libertés individuelles continuent de susciter des débats.
La vidéosurveillance algorithmique, mise en place lors des Jeux Olympiques de Paris, pourrait devenir un élément permanent du paysage sécuritaire français. Cette technologie repose sur des caméras capables d’analyser des images en temps réel grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle, avec pour objectif de détecter des comportements jugés suspects ou des situations potentiellement dangereuses. Ces dispositifs avaient été notamment utilisés pour identifier des mouvements de foule inhabituels, des départs de feu ou des objets abandonnés.
Le cadre légal
Le cadre légal de cette expérimentation avait été fixé par la loi relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques, adoptée en avril 2023. Alors que l’usage de cette technologie était censé prendre fin après les JO, la loi prévoyait en réalité une prolongation de son utilisation jusqu’au 31 mars 2025. Aujourd’hui, les autorités envisagent sérieusement de la pérenniser, allant au-delà de cette date. Le Premier ministre Michel Barnier a exprimé sa volonté d’étendre la technologie sur l’ensemble du territoire, estimant qu’elle pourrait contribuer à renforcer la sécurité nationale.
Des avis partagés sur l’efficacité et l’impact sur les libertés
Durant les JO, 185 caméras fixes avaient été installées dans la région parisienne et dans d’autres lieux clés pour surveiller les grands événements. Ce dispositif avait été utilisé lors de manifestations sportives et culturelles majeures, notamment les concerts de Depeche Mode, Taylor Swift ou encore le tournoi de Roland-Garros. Selon Laurent Nunez, préfet de police de Paris, le bilan est globalement positif. Il souligne l’efficacité du système, tout en indiquant que certaines améliorations doivent encore être apportées, notamment dans la détection d’armes ou d’objets abandonnés.
Cependant, la généralisation de cette technologie ne fait pas l’unanimité. Des associations de défense des libertés civiles expriment des préoccupations quant à l’impact de ces dispositifs sur la vie privée des citoyens. Ces organisations craignent que l’usage prolongé de la vidéosurveillance algorithmique ne conduise à une surveillance généralisée et à une atteinte aux libertés individuelles, malgré l’interdiction actuelle de la reconnaissance faciale. Les autorités, quant à elles, réitèrent leur engagement à ne pas franchir cette ligne rouge, tout en défendant l’utilité de la technologie pour assurer la sécurité publique.
L’avenir de la sécurité en France
Alors que le débat sur la vidéosurveillance algorithmique s’intensifie, il reste à voir comment le gouvernement équilibrera les besoins de sécurité avec les préoccupations en matière de libertés individuelles. La décision de pérenniser ou non cette technologie sera probablement au cœur des discussions sur la sécurité nationale dans les mois à venir. Quoi qu’il en soit, la France semble entrer dans une nouvelle ère, où l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle central dans la surveillance de l’espace public.
SOURCE : Journal Du Geek, France TV Info