Ce n’est plus un secret ! Ubisoft traverse une période compliquée depuis quelque temps déjà, marquée par des résultats financiers en dents de scie. L’année fiscale 2022-2023 s’était clôturée par une perte nette importante de plusieurs centaines de millions d’euros, accentuant la pression sur l’éditeur. Alors que 2024 devait marquer un tournant décisif, les récentes performances décevantes du lancement de Star Wars Outlaws et le report inattendu d’Assassin’s Creed Shadows semblent exacerber une situation déjà fragile.
Depuis plusieurs années, Ubisoft peine à retrouver une stabilité financière. L’exercice 2022-2023 s’est conclu par des pertes significatives et une dette accrue qui ont provoqué une chute brutale de l’action de l’entreprise. Fin septembre 2024, celle-ci a atteint son plus bas niveau en une décennie, avec une valorisation tombant à 1,4 milliard d’euros. Face à cette situation, certains actionnaires n’ont pas caché leur mécontentement. Ils ont même adressé une lettre ouverte à la famille Guillemot pour lui mettre la pression afin qu’elle retire Ubisoft des marchés boursiers pour protéger l’entreprise des fluctuations liées aux attentes de la bourse.
Bloomberg a récemment rapporté que la famille Guillemot, qui contrôle Ubisoft via la holding Guillemot Brothers, serait en train de réfléchir sérieusement à cette option. Si cette réflexion se poursuit, elle serait menée en collaboration avec Tencent, actionnaire stratégique depuis 2018.
Tencent, un partenaire stratégique
Le partenariat entre Tencent et Ubisoft remonte à mars 2018, lorsque le groupe chinois a investi dans Ubisoft en acquérant 5 % des parts. Ce rapprochement s’est encore renforcé en 2022, lorsque Tencent a acheté 49,9 % des parts de Guillemot Brothers pour 300 millions d’euros. Cet accord a permis à Tencent de sécuriser 5 % des droits de vote de la holding familiale, tout en étant limité à 9,99 % du capital et des droits de vote d’Ubisoft pour une durée de huit ans. Cette précaution visait à empêcher une prise de contrôle hostile, comme celle que la société avait évitée face à Vivendi entre 2016 et 2018.
La participation de Tencent est importante pour une éventuelle sortie de la bourse. Ensemble, la famille Guillemot et Tencent détiennent 25 % des actions d’Ubisoft, leur offrant un levier suffisant pour mener une telle opération.
Un avenir incertain
Malgré les rumeurs persistantes, Bloomberg indique que les discussions sont encore à un stade préliminaire. Il n’y a aucune certitude quant à une transaction imminente. La publication du rapport a néanmoins eu un effet immédiat sur les marchés financiers, provoquant un rebond de l’action d’Ubisoft. En parallèle, l’éditeur continue de faire face à des défis internes, notamment une réduction de son personnel, passé à 19 011 employés en mars 2024, un chiffre encore largement supérieur à celui de ses concurrents comme Electronic Arts ou Take-Two.
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Cette situation souligne l’incertitude qui plane autour de l’avenir d’Ubisoft. Si le retrait de la bourse se confirme, il marquerait un tournant majeur pour la société, qui chercherait alors à se reconstruire en dehors des contraintes imposées par les marchés financiers.