Récompensé pour son rôle dans L’Histoire de Souleymane au Festival de Cannes, Abou Sangaré a obtenu ce mercredi un titre de séjour. L’acteur amateur, jusque-là sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), voit sa situation régularisée après plusieurs démarches infructueuses.
Abou Sangaré, acteur amateur révélé par son rôle marquant dans « L’Histoire de Souleymane », a enfin obtenu un titre de séjour en France. Ce document, valable un an, lui ouvre la possibilité de travailler légalement grâce à une promesse d’embauche comme mécanicien. L’annonce de cette régularisation intervient après un long combat administratif marqué par trois refus et une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Arrivé en France à l’âge de 16 ans, Abou Sangaré avait construit sa vie à Amiens, dans la Somme, en se formant à la mécanique. Son histoire a pris une tournure inattendue lorsqu’il a été repéré par le réalisateur Boris Lojkine pour incarner Souleymane, un jeune homme au parcours similaire, dans le film qui a fait sensation au Festival de Cannes.
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Une reconnaissance cinématographique qui éclaire son histoire personnelle
Le film L’Histoire de Souleymane, présenté dans la section Un certain regard en mai 2023, a valu à Abou Sangaré le Prix d’interprétation masculine, tandis que le film lui-même remportait le Prix du jury. Cette reconnaissance internationale a mis en lumière non seulement ses talents d’acteur, mais également sa situation administrative complexe.
Malgré son succès à Cannes, la préfecture avait jusqu’à présent rejeté ses précédentes demandes de régularisation. Ce n’est qu’après une quatrième tentative et une forte médiatisation de son cas que sa situation a évolué.
Le soutien du réalisateur Boris Lojkine
Boris Lojkine, réalisateur du film, a joué un rôle crucial dans ce dénouement heureux. Il n’a cessé de soutenir Abou Sangaré tout au long de son parcours. « Je l’ai vu tellement malheureux ces derniers mois, alors même qu’on avait fait ce film et qu’il rencontrait un succès incroyable », a confié le réalisateur à la presse. Lojkine considère cette régularisation comme l’aboutissement de sa propre mission.
Un avenir qui s’éclaircit
Abou Sangaré peut désormais envisager l’avenir avec sérénité. Son titre de séjour lui permettra de poursuivre son activité en tant que mécanicien, tout en restant un visage emblématique du cinéma français contemporain. Cette victoire administrative marque un tournant pour un jeune homme qui n’était pas destiné à monter sur les marches du Palais des Festivals, mais qui a su y laisser une empreinte durable.
Cette histoire met en lumière les défis auxquels sont confrontées de nombreuses personnes dans des situations similaires, tout en célébrant la résilience et le talent d’un acteur qui, contre toute attente, a su conjuguer art et justice.
Source : France Bleu – Ici